Journal de ma vie d'auteure - Chapitre 1
Depuis le 1er janvier, je suis une auteure à temps complet : un rêve qui se réalise ! Nouvelle vie = nouvelles règles de vie ! Pour mettre toutes les chances de mon côté, je décide de m’imposer une discipline d’écriture. C'est un gage de réussite: tous les grands écrivains le font, paraît-il! Edith Wharton, par exemple, écrivait dans son lit sous le regard de ses Chihuahuas, puis jetait ses pages sur le sol; un secrétaire zélé s'empressait ensuite de les ramasser pour les dactylographier. Le pied! Ecrire dans mon lit ? Facile ! Sous le regard de deux molosses ? Qu'à cela ne tienne! Si je fais miroiter des croquettes à mes deux chats, ils accepteront volontiers de se prêter au jeu ! Laisser tomber mes feuilles par terre ? Rien de plus simple ! Seul hic : ne disposant d'aucun autre domestique que moi-même, les feuilles s’accumuleront jusqu'à atteindre le plafond et je finirai asphyxiée par ma prose... Après réflexion, la méthode « Edith Wharton » n'est pas faite pour moi. Celle de « Stephen King » me paraît plus abordable : chaque jour de l’année, jours fériés y compris, il s'impose d'écrire 10 pages. N’ayant ni son talent ni sa persévérance, je pense qu’il est plus raisonnable de diviser ce nombre par deux. 5 pages x 365 = 1825 pages en un an, ce qui représente 6 romans de 300 pages ?! Génial ! Plus fort que Musso et Lévy réunis! Un bémol, cependant : à ce chiffre faramineux, il faut enlever les repas de famille, les sorties avec les amis, les soirées entre copines, les courses, la cuisine, le ménage et les jours de flemme … 1825- 1300 = 525, ce qui fait 1,5 pages par jour. Ma foi, c'est encore tout à fait honorable! J'achète, comme dirait l'autre! D'ailleurs, avec ce petit texte, je ne suis pas loin du compte... Une petite pause s'impose! La suite au prochain chapitre... !